Toujours plus vers le Sud... ardéchois
Après les vertes collines des contreforts pyrénéens, celles, un peu plus cramées, du Rouergue aveyronnais...nous voilà dans d'autres altitudes, plus méditerranéennes.
Une jolie forêt de pins maritimes - qu'on apprécie vu la chaleur locale en ce début septembre -, une ferme tout en "étages", où mieux vaut économiser les allers-retours, une petite famille plutôt attachante, tout comme ses nombreux animaux... Il était évident pour moi que ce petit "tour de France" devait passer par le Petit âne bleu, découvert en août 2009, et normalement terminus de mon périple avec Korrigan.
Alors revoilà l'Ardèche, terre d'adoption de la petite soeur, et je comprends pourquoi à chaque fois que je la parcours. Quand je me balade sur ces routes moitié montagne, moitié pur Sud, qui donnent envie d'aller toujours plus loin, quand je fais semblant de me perdre dans le bois de Païolive, qui n'a franchement rien à envier à Brocéliande, ni dans son paysage, ni dans les légendes qui l'entourent. Quand je me baigne dans les rivières, nombreuses et presque désertes après le rush de la saison. Quand je fais la touriste sur le marché des Vans... (presque aussi bien que celui de Saint-Girons !!!). Ou quand, tout simplement, je me pose au milieu de la lavande, je ramasse les framboises, les mûres, les haricots, je nourris les chèvres, les ânes, les cochons et les poules...
Voilà donc une de mes tâches ici : veiller à ce que la marmaille animale ait à boire et à manger. Assez marrant de trimballer les bottes de luzerne précédée des trois chiens (Tasca, Mistral le vieux border et Coco, le patou amoureux de ma belle chienne).
Pour le reste, c'est au feeling, et souvent avec Fred, l'autre wwoofer, un vrai "binôme" super agréable à vivre... et qui me fait regretter de ne pas avoir rencontré plus de collègues durant mon voyage.
Ce petit périple, j'en vois arriver la fin à (trop) grands pas et je me sens parfois perdue. Impression de ne pas avoir avancé, de ne pas avoir trouvé ce que je cherchais (mais quoi, au fait ??). Dans mes moments de lucidité cependant (c'est-à-dire le plus souvent, heureusement), je mesure tout ce que m'a apporté cette exprience en matière de savoirs et d'humanité, notamment. Et surtout, je veux continuer à profiter au maximum du moment présent, quelque chose qu'on ne sait pas assez faire.
Quant au wwoofing... encore un peu tôt pour en tirer vraiment des enseignements. Je persiste à penser que c'est une belle manière de voyager, de partager, de s'initier. Je réalise aussi à quel point cette façon de vivre nécessite un certain état d'esprit et peut parfois donner lieu à des dérapages, en témoignent les nombreuses anecdotes racontées par les gens qui m'ont accueillie sur mon parcours. Pour ma part, je pense y avoir trouvé en grande partie ce que je recherchais, connaissances en matière d'agriculture bio, rencontres enrichissantes (malgré leur côté parfois difficile), confiance en moi, envie de m'investir, toujours et encore, dans la protection de l'environnement... et surtout, respect de l'autre, une notion tellement importante, et tellement peu courante dans notre société.
PS : Pas de lecture géniale en ce moment... pas de film vu depuis un long long moment... mais un blog bien sympa signalé par les Guérandais Franck et Nadia : http://www.philemonbaudet.com
